Le dernier discours de Wouter
Aux joueurs, coaches et tout les amis de Younited,
En juin 2014, on s’est rencontré pour la première fois. L'Abattoir d'Anderlecht a servi comme théâtre de rêve pour le tournoi final de ce qui à l'époque s'appelait encore la Belgian Homeless Cup. Votre passion et votre enthousiasme m’ont immédiatement impressionné. En fait, dès la première fois, vous m'avez ensorcelé. J'ai été donc très heureux de faire mes premiers pas en tant que manager de la Brusseleir Cup, le petit frère bruxellois du BHC, en septembre de la même année.
Aujourd'hui, nous sommes 6 Younited Days, une trentaine d'événements, 4 coupes du monde et presque 100 soirées Brusseleir Cup plus tard. Aujourd'hui est le jour où je vous annonce mon départ. Mon voyage chez Younited Belgium est arrivé à son terme.
C'est devenu un voyage merveilleux. J'aimerais ici revenir sur quelques moments mémorables avec vous. Je vous avoue que c’est difficile de choisir parmi mille et une aventures. Et bien plus que de ces moments, je veux parler de vous. De toutes ces personnes qui ont marqué mon parcours. Idéalement, je voudrais vous nommer tous ici. Cependant, je ne serai pas en mesure de le faire. Pardonnez-moi. J'espère que vous vous reconnaissez un peu dans les histoires des autres. Surtout rappelez-vous que vous faites tous partie de cette grande histoire. Tout le monde Younited.
Younited Belgium a toujours représente plus qu’un simple travail. Pour moi, mon travail était et restera toujours une partie de mon être. Quelque chose qui me fait, qui me crée, un morceau de mon identité. Une passion quoi. Ressentir cette passion lorsque vous ouvrez les rideaux le matin, même le petit-déjeuner étoilé qu’ils nous ont servis à la Homeless World Cup à Oslo n'est pas sur la photo.
Chers joueurs. Vous m'avez rapidement convaincu de vos qualités gigantesques. Authenticité. Caractère. Courage. La capacité de tomber mille fois et de se relever cent mille fois. D’être forts ensemble. De rester uni. De ne pas abandonner. Vous ne m'avez pas que motivé, ce serait vous déprécier. Comme tous les parcours de vie, le mien ne s'est pas toujours déroulé comme je l'avais prévu. En tant que coach, j'ai joué avec vous, j'ai essayé d'écouter et d'offrir un peu de soutien à droite et à gauche. Sachez que vous m'avez tout autant aidé à traverser des moments difficiles. Sentir votre confiance a signifié beaucoup pour moi. Pendant ce temps ‘Corona’, je recevais de temps en temps des coup de fils : "Comment tu vas coach ?" J'ai énormément apprécié ces gestes et cela m'a donné de l'énergie pour traverser ces journées grises qu’on a tous vécu.
Merci beaucoup.
Aujourd'hui, je ne ressens que de la gratitude. Je suis reconnaissant d'avoir rencontré tant de personnes exeptionnelles. Comme je l'ai dit, il est difficile de citer des noms ici. Les seuls noms qui comptent vraiment sont ceux de Marina (maman), André (papa) et Jeroen (frère). Je ne serais pas qui je suis si je n'avais pas pu compter sur leur soutien inconditionnel pendant 37 ans. Merçi la famille.
Dans ce mot de remerciement, il ne faut évidemment pas manquer quelques histoires de mes archives personnelles Younited. J'ai creusé dans ma mémoire et déterré quelques anecdotes, tout droit sorties de la poussière.
Septembre 2015. La première Coupe du monde à Amsterdam et un joueur qui s'endort "à voix haute" pendant la discussion tactique. Au moment où je l'écris, ça me fait rire encore une fois.
Septembre 2020. Où étiez-vous lorsque Francis Hoflyck a marqué un but à la Van Basten lors du dernier tournoi régional ? Je me tenais derrière le but, en me serrant le bras. C'est possible que ma bouche est encore un peu ouverte.
Lloyd, qui était à mes côtés tous les mardis soirs pendant quatre ans pour organiser la Brusseleir Cup. Je n'ai pas rencontré beaucoup de personnes dans ma vie qui ont montré la même loyauté que cet homme. Respect éternel.
Jeff, qui n'a pas manqué un seul événement depuis Amsterdam. Être à Tubize à sept heures et demie, vous dites ? Jeff est là à sept heures et quart au plus tard. Et à la fin de la journée on comptait nos pas. Il a gagné plus souvent que je lui ai avoué.
A ne pas oublier aussi : Vos visages "endormis" les matins à Tongerlo. Les applaudissements exubérants que vous vous donniez à la fin d'une journée de tournoi. La fierté dans ves yeux quand j'ai drapé une médaille autour de vos cous...
Yannick, mister teammanager, tu te rappelles encore les mercredis où nous nous imaginions être Manchester City ?
Mikael, tu te souviens d'une fois où tu as soulevé ma Toyota d'un demi-mètre quand j'étais coincé sur le parking de Tubize ? Fantastic experience.
Plus.
Le cri de Roberto Azzurri Anzalone contre la Finlande, lorsqu'il a propulsé l'équipe et lui-même d'un but magnifique dans la compilation des meilleurs moments de la Coupe du Monde pour toujours.
Kim "Kahn", qui, même avec une main cassée, défendait sont but comme une lionne.
Les buts d'Alexis et Christophe lors de notre tout dernier match à Cardiff. Nous avons perdu contre l'Australie et pourtant cela n'a pas mis un frein à la fête. Tous les Diables avaient maintenant marqué pendant cette Coupe du Monde. Certaines choses sont écrites dans les étoiles. Il suffit en y croire.
Les femmes et les hommes qui gagnent la coupe des coupes ensemble à Oslo.
Tous les hommes et les femmes que j'ai pu accompagner dans leurs aventures entant que devil ou flame.
Vous tous, chers amis, m'avez souvent rappelé précisament pour quoi le mot classe a été inventé. Et je ne parle pas seulement de vos qualités de football.
Enfin, il y a les collègues, les coachs et les personnes avec lesquelles j'ai eu le plaisir de travailler.
Merci Bert de m'avoir recruté il y a six ans et de m'avoir confié tant de choses. Je me souviendrai longtemps de nos conversations enflammées, de nos sauts d'imagination, ici et là d'une expérience eurêka. Berlin, Beira, Fraipont, Tongerlo. Des souvenirs de dingue.
Je fais aussi une profonde révérence pour Caroline, Pia, Kenny, Lisa, Lucie, Florence et Mélanie. Votre passion, votre engagement et votre professionnalisme sont inégalés. Votre inépuisable envie d'être au premier plan est inspirante. Avec vous, c'est toujours "d'abord les gens, et puis le football".
Cela ne dit pas beaucoup. Cela dit tout sur vous.
Parfois, il arrive un moment dans la vie où il faut changer les choses. Partir n'est certainement pas facile, mais j'envisage l'avenir avec confiance. Je vais à nouveau travailler avec des enfants et des jeunes. Être proche des jeunes. Les voir évoluer et grandir et essayer de les soutenir sur leur chemin, voilà où je crois que réside mon talent. Merci à Chambéry et D'broej pour votre confiance. Au cours de l'année à venir, je vais me lancer à fond et donner le meilleur de moi-même.
Et puis il y a ce deuxième défi. Renforcer une légion légendaire jaune-bleu. À la Royale Union Saint-Gilloise, je serai coresponsable du développement du travail communautaire dans les années à venir. Relier les gens entre eux et avec l'un des clubs de football les plus traditionnels du pays...
Vous ne serez pas surpris d'apprendre que je vais tout faire pour réussir.
"Plus tu es bon, plus que moi je peux devenir bon". De la même manière qu'un coach essaie de rendre ses joueurs meilleurs, les joueurs rendent évidemment un coach meilleur. Je l'ai déjà dit, mais je veux le souligner ici une dernière fois: joueurs, coaches, collègues et amis de Younited, vous étiez et êtes formidables.
Il ne s'agit donc pas de s'en aller et de ne jamais regarder en arrière. Tôt ou tard, nous nous recroiserons. Nos histoires, elles restent.
Ils affecteront à jamais qui je suis et où je vais.
Merci et encore Merci.
Que le monde vous embrace,
Wouter